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Peut-on bien vieillir? Quand on a vingt ans on fait fi de ce genre de question. A quarante ans on a bien autre chose à penser, entouré que l\'on est des innombrables sollicitations d\'un monde en effervescence permanente. A cinquante ans, on se préoccupe plutôt de rester jeune, du moins tant qu\'un petit démon malicieux ne nous susurre à l\'oreille que le nombre d\'années que nous avons devant nous est peut-être inférieur au nombre de celles que nous avons déjà vécues. Chez certains, la conscience d\'un inéluctable vieillissement est bien plus tardive tel Bernard Pivot : ce parangon des lettres, nourri pourtant de la substantifique moëlle des chefs-d\'œuvre de notre littérature, a évoqué le choc que fut pour lui, dans le métro parisien, le geste compatissant d\'une aimable jeune fille, émue par ses cheveux blancs, se levant pour lui céder sa place ! Mais prendre acte de la réalité de son âge peut être aussi un fécond point de départ car on ne peut certes pas s\'empêcher de vieillir mais on peut

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